L’existence d’un langage du corps porteur de messages signifiants dépend d’un postulat, celui de l’unité du corps et de l’esprit. Si cette unité existe, le corps par ses attitudes exprime quelque chose de l’attitude de l’esprit et son décryptage prend alors tout son sens. Cette voie unitaire porte un nom, c’est le monisme. Elle a été fondée par Leucippe et Démocrite représentants de l’école Abdéritaine dès le 4 ème siècle avant J.C.
La naissance du monisme
Leucippe est avec son élève Démocrite, le fondateur probable de l’atomisme. Selon ce paradigme théorique, l’univers est formé d’atomes, et de vide. Diogène Laërce disait de Leucippe : « Il estimait que toutes les choses sont illimitées et se transforment mutuellement les unes dans les autres » (1) Vide, corps, et mouvement, pour les dieux et les humains soumis à la même règle. Les atomes de l’âme disséminés dans toute la surface du corps humain produisent l’intellect et les sensations.
L’intérêt de la thèse moniste
L’unité du corps et de l’esprit offre la fenêtre d’existence qu’il manquait au langage corporel. Et à bien y réfléchir, il y a fort à parier que si les thèses monistes s’étaient montré dominantes, l’intérêt scientifique pour la compréhension du langage corporel aurait été engagé beaucoup plus tôt. D’autant que les thèses atomistes ne sont pas démenties par la physique actuelle, 25 siècles après sa naissance. Ce courant trouvera sa légitimité avec l’avènement des neurosciences proposant une conception renouvelée du corps et de l’esprit.
Le monisme va traverser le mouvement des idées. Épicure et Lucrèce en sont les prochains jalons.
Éléments bibliographiques
(1) Diogenes (Laertius). (1996). Vie, doctrines et sentences des philosophes illustres. GF-Flammarion.