Point de situation face aux sciences du langage

La Synergologie est attachée à la compréhension du langage corporel.  Or elle ne trouve sa place naturelle ni dans la linguistique, ni plus généralement dans les sciences du langage dont les tables des matières ignorent les signes adressés par le corps. Et ce en dépit d’incursions dans la réflexion ci ou là.

 

Lorsque le langage corporel n’est pas un langage

L’ambiguïté du champ d’expertise de la Synergologie est due à l’expression “langage corporel”. Cette expression idiomatique sous-entend que tout est “langage” lorsque le corps bouge en interaction. Or l’expression “langage corporel” est en réalité une métaphore qui nous éloigne de sa nature. Cette question a particulièrement  a particulièrement bien été posée par le jeune Nietzsche philologue.

Lakoff et Johnson et Ronald Langacker montrent que le langage verbal nait des expériences sensori-motrices du corps. Il prend la forme de métaphores ancrées dans les attitudes corporelles. Ces auteurs s’ancrent dans la linguistique cognitive (à ne pas confondre avec la linguistique cognitiviste). Leurs apports théoriques sont aussi des apports pour la Synergologie en direction des sciences du langage.

Une discipline s’était pourtant déjà centrée sur les micro-signes du langage du corps dans un cadre linguistique : La kinésique. Fondée par, Ray Birdwhistell , elle a été finalement un échec. Mais c’est son choix de lier la production corporelle au langage verbal, et d’en faire un langage sémiologique, qui a provoqué ses funestes erreurs d’interprétation. Et ce, de l’aveu même de son auteur.

Varela et Maturana ont résolu à contourner la question de la définition du langage corporel en la posant autrement.  Ils parlent systématiquement de corporéité, une manière habile d’élargir le statut de la production corporelle. Car reconnaitre que certains signes sont langage et d’autres corporéité sans avoir à le dire, permet de faire un bon considérable dans leur compréhension.

Enfin Austin et Searle les philosophes du langage  montrent avec les Actes de langage, que le langage non seulement communique des informations, mais réalise des actions.  Dans ce cadre de retour du langage, la production corporelle prédispose à engager à l’action l’interlocuteur sous couvert de non-dits.

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